Uvira : Interdiction du trafic du carburant vers le Burundi

En République Démocratique du Congo, désormais le trafic du carburant et autres produits à travers les pistes frontalières débouchant sur la rivière Ruzizi à destination du Burundi est interdit sur toute l’étendue du territoire d’Uvira dans la province du Sud-Kivu.

Décision signée depuis le 04 juillet dernier par l’administrateur du territoire d’Uvira Mabiswa Selemani Jean de Dieu, et rendu public ce week-end.L’autorité territoriale d’Uvira motive sa décision notamment par le flux du carburant et autres produits tels que les pagnes, les boissons fortement alcoolisées, les stupéfiants, etc observés ce dernier temps à travers différentes pistes frontalières qui débouchent sur la rivière Ruzizi.Il s’inquiète aussi du danger encouru non seulement par les traffiquants suite à la manipulation du carburant sans aucune mesure de protection, mais aussi le danger que constitue ce produit sur les habitants qui se trouvent aux lieux de chargement notamment à Kiliba, Runingu, Kabunambo, Sange, Luberizi, Bwegera et Luvungi.

«Le souci est de protéger la population. Comme vous le savez en 2010 plus de 300 personnes ont perdu la vie à Sange suite à la mauvaise manipulation du carburant, et vous savez que la cité de Sange est devenue le Chef-lieu du territoire d’Uvira, et donc nous avons une mauvaise histoire par rapport à la mauvaise gestion du carburant pourtant comme on le constate ce dernier temps il y a meme les enfants de moins de 18 ans qui manipulent le carburant ici suite à ce trafic vers le Burundi, c’est anormal!» déplore Mabiswa Selemani.

L’administrateur du territoire d’Uvira regrette les conséquences de ce trafic du carburant vers le Burundi notamment la pénurie de ce produit dans son territoire, la hausse du prix du litre de carburant qui est passé de 3.500fc à 6.000fc. Il rappelle que cette hausse du prix du litre de carburant influe négativement sur le transport des biens et des marchandises.

«Je vous dis qu’aujourd’hui on estime à plus de 5.000 litres qui traversent par jour vers le Burundi au niveau des postes frontaliers de Kaberagulu, Nyamoma, Luberizi, Luvungi, etc. Tout ça c’est un manque à gagner pour le gouvernement congolais. Des gens se permettent de traverser avec des bidons d’Essence et nous y mettons fin. Dans plusieurs cités villages, le prix du carburant qui était à 3800fc ou 4000fc a galopé, moi-même j’ai acheté 1 litre du carburant à 6.500fc à Sange… il faut qu’on arrête ce trafic qui va nous coûter cher.»

Mabiswa Selemani Jean de Dieu dénonce aussi la complicité de certains services de sécurité cités dans les différents rapports des réunions du conseil local de sécurité comme facilitant ce trafic en vue de renflouer leurs poches au détriment du trésor public en province. Il met en garde tout agent de sécurité qui sera appréhendé dans ce trafic. «Il seront mis à la disposition de la justice pour répondre de leurs actes non conformes à la déontologie professionnelle», prévient Mabiswa Selemani.

Par Mitima Delachance

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