Nyangezi : Des paniques à Munya sur fond d’une nouvelle forme de tribalisme et xénophobie ?

Une psychose a régné ce dimanche 9 juillet 2023 dans la soirée au centre commercial de MUNYA dans le groupement de Karhongo/Nyangezi, territoire de Walungu, au Sud-Kivu.
Du coup, boutiques, magasins, buvettes, restaurants, points de vente d’unités ont fermé, également la circulation a été perturbée, des personnes regagnaient vite leurs domiciles après une panique qui a gagné tout le centre commercial.

« À la base, une frange des personnes qui s’appelle les Wazalendo (traduisez : les patriotes, Ndlr) se dit mécontent car les militaires des forces armées congolaises ont enlevé des tracts qu’ils avaient affichés presque partout sur des poteaux et coins fréquentés de Munya, et qui avaient comme message suivant : il est désormais strictement interdit de vendre des terres des autochtones de Nyangezi aux personnes étrangères… », peut-on lire dans une dépêche d’alerte signée par la dynamique des jeunes pour le progrès et l’avenir en sigle DJPA, une Asbl locale basée à Nyangezi.

Alors que chaque dimanche c’est le jour du grand marché dans ce centre commercial, des Vives discussions ont eu lieu depuis 17h entre les jeunes surnommés Wazalendo, et les militaires des FARDC vers le monument à Munya. Comme les deux parties ne se sont pas entendues, la situation dégénéré, les tons ont commencé à changee jusqu’à inquiéter la population locale.

« Selon le colonel Albert, SD du régiment d’infanterie FARDC basé à Nyangezi, ce groupe d’individus est allé interdire à un particulier, membre de la communauté banyamulenge de ne pas construire sa parcelle qu’il a payée et dont il dispose les documents légaux dans la cellule Camp-Poste dans la partie appelée Camp Ntendera, et c’est cette action jugée hors la lois qui conduit à cette situation. Dans l’obligation de protéger tous les congolais, les FARDC ne devraient pas se taire face à cette situation et voilà ce qui fait à ce que ces individus se permettent de vouloir fragiliser la quiétude et la sécurité de la population », ajoute la dépêche de la DJPA.

« Nous appelons la jeunesse à privilégier la paix et la cohésion sociale comme gage d’un développement harmonieux et durable, à faire preuve d’une citoyenneté responsable, à continuer à placer leur confiance dans nos forces loyalistes de défense et sécurité mais aussi à éviter de tomber dans des pièges des catalyseurs », exhorte Guillaume Munguakonkwa, Coordonnateur de la DJPA.

La société civile locale de Nyangezi appelle à l’apaisement, elle dit être au courant de la situation mais ignore le vrai mobile qui anime ces jeunes, et estime que leur revendication n’est pas bien orientée et ordonnée.

Dans un message adressée aux barhongorhongo (traduisez: aux fils et filles de Karhongo/Nyangezi, Ndlr), le secrétaire administratif du groupement de Karhongo/Nyangezi, Dieudonné Cirhuza Murhula « dément cette alerte à 85% » dit-il. Il affirme que la sécurité locale est calme, et que tout est sous contrôle.

Depuis quelques années des membres de la communauté banyamulenge ont élu domicile au centre commercial de Munya, à Nyangezi, où ils ont choisi de vivre, après avoir fui les affrontements quotidiens dans les hauts et moyens plateaux du territoire d’Uvira. Néanmoins, plusieurs d’entre eux se disent être victimes des comportements qui frisent le tribalisme. Lors de la récente opération d’enrôlement, au moins un centre a été saccagé par des jeunes de la communauté banyamulenge en colère, qui n’avaient pas supporté le traitement dont ils ont dit être victimes de la part de leurs compatriotes qui n’hésitaient pas de les qualifier des rwandais suite à leur morphologie, et leur langue.

Les autorités compétentes ne devraient pas fermer l’oeil sur ce dossier qui semble être une véritable bombe à retardement dans les jours à venir. Malgré tout, plusieurs voix appellent la population de Nyangezi à la cohabitation pacifique.

Par la Rédaction

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