Après Shabunda, le procès du seigneur de guerre Koko Di Koko se poursuivra au tribunal militaire de Bukavu à partir du 23 octobre

Ouvert depuis le 12 septembre dernier au tribunal militaire garnison de Bukavu, le procès de l’ex chef rebelle Fréderic Masudi Alimasi alias Koko Di Koko va se poursuivre la semaine prochaine.

Koko Di Koko et quatre de ses complices comparaissent pour crimes contre l’humanité, emprisonnement, viol, torture, disparition forcée, meurtre, réduction en esclavage, ainsi que participation à un mouvement insurrectionnel. C’est suite aux cas de viols massifs commis en 2018 et autres crimes qui ont été commis à Kabikokole dans le territoire de Mwenga, dans les villages de Kamungini, Bimpanga, Wameli, Kigulube, Keba et Parking dans le territoire de Shabunda, et dont il est accusé d’être commanditaire. C’est un procès qui compte plus de 300 victimes, dont la majorité pour violences sexuelles.  

Masudi Alimasi et ses miliciens du groupe armé Raïa Mutomboki sont accusés surtout d’une incursion dans le village de Kabikokole dans le Sud-Kivu du 8 au 9 février 2018 où ils ont « pris en otage plus d’une centaine de femmes et les ont violé l’une après l’autre.

Après l’audience de confirmation des charges le 20 septembre, le tribunal militaire de Bukavu a organisé des audiences foraines à Kigulube du 7 au 17 octobre 2019, une occasion pour les parties civiles d’éclairer la lanterne du tribunal sur les différents crimes odieux dont se sont rendus coupables les différents groupes Raia Mutomboki à Kabikokole et dans plusieurs villages du territoire de Shabunda.

Il a été révélé que le seigneur de guerre Frédéric Masudi Koko di Koko a servi d’abord au sein de la police nationale congolaise avant d’intégrer le groupe Mai-Mai dans la foret.  Pour les conseils des parties civiles, cette étape était capitale car elle a permis au tribunal d’être plus éclairé par rapport au contexte de commission des abus reprochés aux prévenus ainsi que leur mode opératoire.

Après la phase de Kigulube, le tribunal militaire poursuivra l’instruction du dossier au siège de la juridiction à Bukavu. Du 23 au 24 octobre, il est prévu la plaidoirie des conseils de deux parties litigantes, ainsi que le réquisitoire du ministère publique, avant que le dossier soit pris en délibéré.

Sachez que la cause des parties civiles est défendue par un collectif d’avocat œuvrant pour le compte des organisations membres de la TASK – Force  Justice internationale, telles que la Fondation Panzi et TRIAL International, avec l’appui du PHR et de la MONUSCO, à travers le Bureau conjoint des nations unies pour le droit de l’homme ainsi que la Cellule d’appui à la poursuite.

Dans cette affaire l’Etat congolais est cité comme civilement responsable pour avoir défailli en tant que premier responsable de la sécurité de sa population et ses biens.

Parmi les parties civiles on note donc la Fondation Panzi du gynécologue congolais Docteur Denis Mukwege, récompensé Prix Nobel 2018 pour son travail en faveur des femmes victimes de violences sexuelles suite aux conflits armés qui déstabilisent l’Est de la depuis une vingtaine d’années.

Mitima Delachance

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